Lait de croissance : des apports spécifiques
De la naissance à ses trois bougies soufflées, l'enfant a une croissance très rapide qui nécessite des apports spécifiques. Si ceux-ci sont respectés tant que le bébé a une alimentation exclusivement lactée, des erreurs apparaissent après la diversification.
Passé l'âge de neuf mois à un an, on constate des apports protidiques excessifs, lipidiques déséquilibrés (au bénéfice des graisses animales et au détriment des acides gras essentiels), des apports en fer insuffisants et limites en calcium.
Équilibre alimentaire : meilleur avec le lait
Aujourd’hui, une grande majorité de pédiatres affirme que l'équilibre nutritionnel joue un rôle très important dans le développement psychomoteur des enfants, ainsi que dans la prévention de l'obésité. Mais les parents, passé l'âge de deux ans, ne s'intéressent plus autant au suivi alimentaire de leur enfant.
Pourtant, c'est autour de cet âge que l'on constate de nombreuses erreurs. Il serait dommage d’attendre que des carences apparaissent pour agir.
Conseillés à partir de dix à douze mois, les laits de croissance devraient relayer les laits de suite (de cinq mois à un an). Si des progrès ont été faits, actuellement, on considère qu'un peu plus seulement de la moitié des enfants âgés de un à trois ans en bénéficient.
Pourtant, ils correspondent nettement mieux aux besoins nutritionnels des enfants de cette tranche d'âge que le lait de vache. En détail, ils contiennent :
- Fer : 20 à 25 fois plus (environ 1 mg/dl) que le lait classique (de à 0,2 mg/dl). Il est facilement absorbable par l'organisme du jeune enfant, ce qui n'est pas le cas de celui du lait de vache. Les deux biberons quotidiens de 250 ml de lait de croissance couvrent environ la moitié des besoins, soit 5 mg sur les 10 mg recommandés.
- Protéines : 40 % de moins que dans le lait "normal". Ce qui permet de réduire au moins partiellement l'excès de protides qui guette l'enfant à cet âge, notamment s'il boit beaucoup de dérivés laitiers. Et donc, de limiter les risques d'obésité.
- Acides gras essentiels : cinq fois plus que dans le lait de vache. Ces derniers sont nécessaires à la construction du système neuro-sensoriel. Or, le lait de vache contient principalement des acides gras saturés, qui n'ont pas les mêmes effets.
Les laits de croissance renferment des vitamines E, dont les apports sont insuffisants à cet âge, et D. Toutefois, pour cette dernière, la supplémentation contenue dans les laits de croissance est insuffisante et le traitement médicamenteux doit être poursuivi.
À un âge où les petits n'ont plus envie de lait, leur goût (aromatisé à la vanilline), différent de celui du lait de suite, peut leur redonner l'envie d'en boire.
FER : les bébés en manquent
Selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé), la carence en fer constitue le trouble nutritionnel le plus répandu dans le monde, même dans les pays industrialisés. Une étude, réalisée en France en, montre que seuls 40 % des bébés ont des apports en fer suffisants et seulement 20 % ont des réserves. À l'âge de 10 mois, 29% des enfants nés de parents métropolitains et 50 % de ceux nés de parents immigrés présentent une carence en fer. À 2 ans, les pourcentages sont respectivement de 12 % et 44 %.
Ce n'est pas sans conséquence : Le manque de fer augmente la sensibilité aux infections O.R.L. et peut provoquer un retard de développement psychomoteur, Avec une consommation de lait infantile bien souvent inférieure à 100 ml par jour au-delà de l'âge de neuf mois, les enfants en bas âge n'ont pas un apport en acides gras polyinsaturés suffisant. Or, ils sont nécessaires tout au long de la croissance cérébrale, soit jusqu'à l'âge de dix-huit mois environ.
Leurs apports en protéines animales sont, en revanche, trop élevés. Ils atteignent, parfois, plus du double des recommandations, ce qui représente un facteur important de risque d'obésité.
Lait de croissance : un prix beaucoup trop élevé
Si tous les jeunes enfants ne boivent pas de lait de croissance, la raison est simple : son prix. Il est deux à trois fois plus élevé que le lait classique. Si les familles aisées en achètent, il n'en est pas de même dans les milieux défavorisés.
Or, ce sont ces enfants qui en ont le plus besoin. D'un point de vue économique, lorsque la famille ne peut pas faire l'effort financier, il faut proposer, au-delà d'un an, de poursuivre le lait de suite (destiné aux nourrissons de cinq mois à un an). Ce dernier étant effectivement deux fois moins cher.
Il est important de garder toujours à l'esprit que le statut nutritionnel en calcium s'acquiert durant la croissance. Il ne faut donc pas négliger les deux biberons de lait quotidiens.
Lait de croissance : des garanties de qualité
Les laits de croissance sont des préparations liquides chauffées entre 140 °C et 150° C pendant deux à cinq secondes, afin de pouvoir être conservés longtemps. Il y a 20 ans, des travaux en laboratoire ont été effectués sur leur fabrication. Ils remettaient en cause leur qualité en raison du chauffage subi, ce dernier risquant de dégrader le produit.
Qu'en est-il aujourd'hui ? Le conseil d'hygiène de France a rassuré sur la qualité nutritionnelle et la sécurité des produits alimentaires destinés aux bébés. Ces derniers sont soumis à une réglementation très stricte. Une étude a conclu également à l'absence total de risque.
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