Greffe du foie : quel suivi ?

Greffe De Foie
Environ 650 greffes du foie sont réalisées par an en France. Dans 97 à 99 % des cas, le fonctionnement du greffon est satisfaisant. Sinon, les patients doivent être regreffés très précocement. La période critique se situe dans les trois premiers mois. L’opération d’une durée de 7 à 10 heures est suivie d’un petit séjour en réanimation. La reprise de conscience du malade survient dès sa sortie du bloc opératoire ou après quelques jours. Puis le patient est hospitalisé 2 à 6 semaines dans une unité d’hépatologie.

Après l'opération du foie

Les médecins évaluent le fonctionnement de différents organes par analyses de sang :

  • Un bilan hépatique permet de contrôler le bon fonctionnement du greffon (taux de prothrombine, bilirubine, transaminases)
  • La fonction rénale (créatinine... ) est très surveillée.
  • Le dosage du taux sanguin des immunosuppresseurs ciclosporine ou tacrolimus est contrôlé d'abord quotidiennement pendant les 2 ou 3 premières semaines, puis de façon plus espacée par la suite.
  • Une échographie du foie est réalisée d'abord plusieurs fois par semaine, puis tous les 2 mois la première année. Ensuite tous les 6 mois en l'absence d'anomalie des tests hépatiques.

Le traitement après une greffe de foie

Son but est de prévenir la survenue d'un rejet. En général, il comprend 3 médicaments : un corticoïde, l'azathioprine et le tacrolimus ou la ciclosporine. Les corticoïdes sont, si possible, retirés. Environ 50 % des malades ne prennent plus de corticoïdes 6 mois après une greffe du foie.

Par comparaison avec d'autres greffes d'organes, les greffes hépatiques réclament des doses moins élevées d'immunosuppresseurs. À de rares exceptions près, le traitement est poursuivi à vie.

Quelle qualité de vie ?

Actuellement, la survie des patients à 5 ans après transplantation pour cirrhose du foie (maladie du foie la plus fréquente), varie de 60 à 70 %.

Parmi eux :

  • 40 % vivent normalement. Il s'agit souvent de sujets jeunes greffés avant 40 ans. Leur bilan hépatique est normal. Ils n'ont pas ou très peu d'effets indésirables du traitement immunosuppresseur dont de faibles doses sont souvent suffisantes. Ces patients ont une vie active comparable à celle précédant l'opération. Ils peuvent retravailler. Les femmes peuvent avoir une grossesse normale sous traitement. Les hommes peuvent procréer sans risque génétique particulier.
  • 40 % ont une qualité de vie plus ou moins altérée. Les tests hépatiques sont modérément perturbés. Les effets secondaires des médicaments sont plus fréquents (car les doses sont plus élevées). Le greffon peut être de nouveau lésé par une récidive peu sévère de la maladie initiale (la réinfection par exemple par le virus de l'hépatite C ou de l'hépatite B).
  • 20 % ont une moins bonne qualité de vie. Les tests hépatiques sont souvent altérés. Des complications infectieuses ou vasculaires, un rejet chronique ou une forme sévère de récidive de la maladie initiale peuvent survenir. Le foie peut être sévèrement altéré en quelques années, ce qui peut rendre nécessaire une retransplantation. Les effets secondaires des médicaments peuvent être marqués au niveau du rein... Quelques patients peuvent développer un cancer.

Le suivi psychologique à la suite d'une greffe de foie

Il existe des variations infinies dans la tolérance psychique de la greffe hépatique. La bonne acceptation des conditions de vie est liée autant à la qualité de fonctionnement du greffon qu'à la cause de la transplantation. Selon si le foie a été greffé en urgence après une hépatite fulminante (patient jeune et en bonne santé) ou si la greffe fait suite à une affection chronique évoluant depuis 20 à 25 ans, le succès de l'intervention ou un moins bon fonctionnement du greffon ne seront pas vécus de façon identique.

Un soutien psychologique est en règle générale souhaitable avant et après l'intervention jusqu'à la réinsertion satisfaisante dans la vie sociale et professionnelle. Les patients dont l'état de santé est moyen doivent être pris en charge par un psychothérapeute, ceux qui se portent bien éprouvent moins ce besoin.

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